Voyage autour de Privas

Docteur Francus

- Albin Mazon -

XV

Les Boutières

Les monts Cémènes. – Les justices seigneuriales de la région au siècle dernier. – Pourquoi il y a plus de protestants dans les Boutières que dans le reste du Vivarais. – Le chevalier de la Coste. – Ajoux. – St-Julien-du-Gua. – St-Etienne-du-Serre. – Les débuts de la culture des pommes de terre en Vivarais. – Les grottes de la Jaubernie.

Il paraît que les anciens appelaient monts Cémènes (Cemeni Montes) l’ensemble des ramifications montagneuses des Cévennes (Gebennœ Montes) compris entre le Doux et l’Escoutay, par conséquent toute la région formant ce qu’on appelle aujourd’hui le Coiron et les Boutières.

C’est ce qui explique le langage de l’auteur du Soldat du Vivarais, quand il parle de la ville de Privas comme étant au centre du pays des Boutières.

D’après M. de St-Andéol, le vieux nom du Coiron, Cenot (devenu plus tard Conot, puis Coiron, à cause de l’aspect cuit de ses laves) ne serait même qu’une altération de Cemenos. Le nom de Boutières s’applique plutôt aujourd’hui aux montagnes qui s’étendent entre la vallée de l’Ouvèze et celle de l’Erieux. Ce nom lui viendrait de Botaria qui signifie chaussée, route, et marquerait l’importance de la voie romaine qui passait de ce côté.

Les Boutières dépendaient autrefois de la sénéchaussée de Lyon.

Au milieu du siècle dernier, ce qu’on appelait la terre des Boutières était composée de quatre mandements, savoir : Ajoux (ou Ajou), Montagut, Don (au dessus de Marcols) et Mézilhac. Cette terre appartenait au prince de Soubise. Il y avait deux juridictions, l’une exercée en commun par M. de Marcha et le prieur de St-Pierreville (c’était la moyenne et basse justice dans le lieu même de St-Pierreville), l’autre exercée par M. du Trémoulet.

Les justices seigneuriales jugeaient en première instance au civil et au criminel. On avait toujours droit d’en appeler à la justice royale (bailliages de Villeneuve-de-Berg ou d’Annonay), et de là aux cours présidiales (Nimes ou le Puy), sans compter le recours suprême au Parlement de Toulouse. Pour les affaires concernant les tailles et impôts, la seule juridiction supérieure était la cour des aides et finances de Montpellier.

Ce qui montre une fois de plus qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil : les justices seigneuriales correspondaient à peu près à nos justices de paix, les bailliages royaux à nos tribunaux de première instance, les cours présidiales à nos cours d’appel, le Parlement à notre cour de cassation, et enfin la cour des aides et finances à notre conseil d’Etat.

L’autorité dans la terre des Boutières était représentée par un châtelain, un juge, un suppléant et un procureur fiscal, tous nommés par le prince de Soubise.

Le ressort s’étendait à partie de quatorze paroisses, car souvent tous les habitants d’une même paroisse n’étaient pas justiciables des mêmes juges. Ces paroisses étaient : Pranles, St-Sauveur-de-Montagut, St-Etienne-du-Serre, Issamoulenc, St-Pierreville, Marcols, St-Christol, St-Maurice, St-Michel-de-Chabrillanoux, Pourchères, Ajoux, le Gua.

La ville et vicomté de Privas formait de son côté, une autre justice seigneuriale, qui dépendait au milieu du siècle dernier de Charles-César de Faï, marquis de Gerlande. Les sept paroisses qui en dépendaient étaient : St-Priest, Veyras, Creysseilles, Lyas, Coux-Lubillac et Alissas. Elle avait un capitaine-châtelain (qui était en 1762 Simon-Pierre Tavernol, avocat au Parlement, seigneur de Fermenas), un juge, un procureur et un greffier.

Pour donner une idée de la confusion des juridictions, il suffira de dire qu’à Pranles, par exemple, il y savait trois hauts seigneurs justiciers, savoir : M. de Soubise, dont le siège de justice était à St-Pierreville ; M. de Gerlande, à Privas, et M. de Bavas, à Bavas. Il y avait trois consuls, un dans le district de chaque seigneur.


Mon ami Barbe a une prédilection marquée pour les Boutières. Il prétend que nulle part dans l’Ardèche, même à Vesseaux, il n’y a d’aussi bons marrons et, quant aux tomes et aux fromages, ils ne craignent pas la comparaison avec ceux de Chauzon et des autres Gras les plus aromatisés des bords de l’Ardèche.

Mon ami Barbe est, de plus, très-admirateur du caractère des gens des Boutières en général. – Ils sont francs, sobres, travailleurs, d’humeur indépendante et prennent tout au sérieux, – très catholiques avant la réforme et non moins huguenots après.

Pourquoi s’est-on fait plutôt protestant dans les Boutières que dans d’autres parties du Vivarais ? Une simple excursion dans ce pays le fait mieux comprendre que tous les livres du monde.

La contrée est encore âpre, solitaire et dure : imaginez ce qu’elle était au XVIe siècle. La vie des habitants était partagée entre un travail que la nature des lieux et les exigences des seigneurs rendaient plus écrasant, et des habitudes contemplatives facilitées en hiver par la rigueur du climat et par des lectures mystiques. – Dans cet état d’esprit, on sent mieux les froissements et les injustices et, si le tempérament n’est pas disposé à la patience, si l’esprit est porté à raisonner, si la topographie du pays encourage une humeur naturellement indépendante, ou voit tout de suite d’ici pourquoi les habitants des Boutières se sont faits protestants plutôt que les habitants des contrées plus favorisées, où la vie plus facile concentre moins les humeurs et les rancunes.

Dans la partie méridionale du département, en effet, la douceur du climat et la richesse du sol (avant les maladies de la vigne et du ver à soie) invitaient naturellement au divertissement et au plaisir. La gaité, les chants et les danses semblent y faire partie du paysage. Je ne prétends pas que la gaité et les danses soient inconnues aux Boutières, mais elles n’y découlent pas naturellement du sol et du tempérament comme dans le Midi ; elles y vivent plutôt comme des plantes exotiques transplantées d’ailleurs.

Ce mot de protestant exprime, du reste, parfaitement le caractère du mouvement encore plus politique que religieux du XVIe siècle. Dans les Boutières comme ailleurs, l’hérésie a été une façon de protester contre bien des abus et des injustices dont la responsabilité était loin d’incomber uniquement au clergé, et encore moins à la religion. Celle-ci ne fut que le prétexte et le drapeau. Les chefs du mouvement, à part quelques rares exceptions comme l’amiral de Coligny, furent des hommes animés uniquement par des rancunes ou des ambitions personnelles, et dépourvus de conviction religieuse : il suffit de citer les Damville, les d’Acier, le baron des Adrets, St-Romain et le brave Brison qu’on vit tour à tour en Vivrais combattre le pape ou Calvin, suivant les circonstances et leurs convenances. Il y avait sans doute plus de bonne foi et moins de calcul chez les soldats que parmi les chefs, mais il est aisé de voir que, si le fanatisme religieux a joué un rôle dans cette levée de boucliers, il n’est venu qu’en seconde ligne, comme le résultat inconscient des blessures faites à l’intérêt personnel, à l’amour-propre et à l’esprit d’indépendance toujours plus facile à blesser chez les montagnards que chez les autres.

De même aujourd’hui, pour qui voit les choses impartialement et de sangfroid, la politique (comme la religion autrefois) n’est le plus souvent qu’une occasion ou un prétexte aux délimitations de partis. Ce sont toujours l’intérêt personnel, l’amour-propre et le tempérament que l’on retrouve au fond comme mobiles décisifs, et il nous semble que si les journalistes et les hommes d’Etat, n’importe sous quel régime, jugeaient davantage les choses à ce point de vue, les premiers seraient beaucoup moins exposés à dire des bêtises, et les seconds à en faire.

Les gens des Boutières sont, avec les royols du Bas-Vivarais et les montagnards des hauts plateaux, les plus autochtones du Vivarais, c’est-à-dire ceux qui, grâce à leur sol ingrat et à peine pourvu d’hier de voies praticables, ont le mieux conservé pure la vieille race celtique, tandis que les populations des parties méridionales et des bords du Rhône ont plus ou moins subi le mélange des voyageurs et des conquérants.

Le paysan des Boutières a une physionomie particulière : il est moins boniface que celui du Bas-Vivarais, il est plus instruit, mais, quoique lisant la Bible, il est plus mauvais coucheur : il a la tête plus ronde et l’humeur plus carrée, avec l’aspect sui generis qu’ont les huguenots dans les romans d’Alexandre Dumas et les opéras de Meyerbeer.

Il est à remarquer que les protestants de l’Ardèche sont presque tous entre le Doux et l’Ouvèze, région qui relevait de l’ancien diocèse de Valence.

L’attitude d’un évêque de Valence, Jean de Montluc, un centre-gauche en théologie, ne paraît pas étrangère à ce résultat. Les protestants de l’ancien diocèse de Viviers étaient fort peu nombreux, si l’on songe que Vallon et les Vans étaient du diocèse d’Uzès.

Mon ami Barbe, qui sans s’en douter, est toujours prêt, quand il s’agit de notre vieille histoire vivaroise, à donner raison aux protestants, avait commencé un discours en leur faveur. J’y coupai court en lui rappelant une pensée, qui seule devrait suffire pour nous commander à tous la tolérance et la plus extrême réserve sur ce sujet.

Combien d’entre nous savent ce qu’ont été leurs aïeux au XVe et au XVIe siècle ? Tenez, ami Barbe, êtes-vous bien sûr que votre troisième ou quatrième aïeul n’ait pas été cruellement torturé par les fanatiques huguenots de cette époque, et que, catholique ardent, il n’ait pas lui-même traité de la façon la plus inhumaine quelque malheureux huguenot ? Il est vraiment dommage que les familles ne conservent pas mieux leur histoire, car, à part quelques esprits bornés où cela pourrait inspirer des idées de représailles, le plus grand nombre y trouveraient certainement une grande leçon de bon sens et d’humanité.


Faujas de St-Fond rassure les voyageurs contre la mauvaise réputation faite aux gens des Boutières et du Cheylard « qui passent pour des hommes dangereux et féroces. Ces gens-là, dit-il, se tuent à la vérité quelquefois entre eux par esprit de vengeance, à coups de fusil et à coups de couteau ; mais les étrangers peuvent y voyager avec sécurité, surtout depuis qu’un brave militaire du pays, secondé par le gouvernement, a eu le courage et l’art de les discipliner et de leur empêcher de porter des armes. Cet officier, véritablement utile à sa patrie, se nomme M. le chevalier de la Coste » (1).

Il paraît que ce brave chevalier ne s’était pas enrichi dans son commandement militaire des montagnes du Velay et du Vivarais, car nous voyons par le registre des délibérations de la communauté de Largentière du 8 octobre 1778, qu’il était pauvre et chargé d’enfants, et qu’un secours fut demandé à cette municipalité pour l’aider à rebâtir sa maison incendiée, en raison des services par lui rendus au pays « où il avait, par sa prudence, ramené la tranquillité. »

La haute vallée du Mezayon a un cachet de sauvagerie romanesque qui en ferait un délicieux séjour d’été pour les habitants de Privas, si les communications y étaient plus faciles. Il y a des bois, chose qui devient rare, et partant des sources, lesquelles naturellement créent des prairies. Il y a même du gibier pour les chasseurs, sans compter les passages fructueux des cols de l’Escrinet et de la Fayolle. On rencontre enfin çà et là de vieilles murailles tapissées de lierres, de ronces ou de clématites, charmant sujet pour les peintres et pittoresque rébus pour les archéologues.

Les dépôts de tripoli, que j’ai déjà signalés à Charay et à Rochessauve, s’étendent jusqu’à Pourchères et Creysseilles. On trouve de nombreuses empreintes de poissons, de feuilles de chêne, de châtaigniers et autres végétaux dans celui qui domine l’église de Pourchères.

A Ajoux, on peut voir les ruines d’un vieux château sur une roche élevée. Ce château avait, dit-on, d’assez grandes proportions. On parle d’une flèche en briques vernies de toutes couleurs. La tradition prétend qu’il avait trois cent soixante-cinq fenêtres, autant que de jours dans l’année, mais comme on en dit autant dans presque toutes les communes qui possèdent des ruines de vieux châteaux, on peut voir là une vanterie locale plutôt que l’expression d’un fait authentiqué. Dans tous les cas, on retrouverait à peine trois cent soixante-cinq pierres du monument. On raconte qu’un seigneur d’Ajoux étant resté veuf avec une fille et s’étant remarié, la nouvelle épouse traitait assez rudement sa belle-fille et lui faisait garder les vaches. Le curé s’intéressa à l’enfant et la fit entrer dans un couvent à Valence, où elle fut élevée et d’où elle sortit plus tard pour épouser un officier.

Dans la région, le nom d’Ajoux est réservé à l’endroit où se trouvait le vieux château. L’église est à Gretus. On dit le curé de Gretus et le maire d’Ajoux. Le paysan ne dit pas qu’il est de la paroisse d’Ajoux, mais qu’il est de Gretus. Un prédicant fameux au siècle dernier, Rouvière, dit Crotte, était de Blaizac, un des hameaux d’Ajoux.

Plus loin, se trouve Issamoulenc sur une colline. Le chef-lieu de la commune est représenté par trois ou quatre maisons avec l’église. Les habitations dans cette contrée, sont très-disséminées et la vie sociale y est d’une nullité qui laisse le champ libre aux plus vastes méditations.

Près d’Issamoulenc, au fond de la vallée d’Auzenne, qui prend sa source, vers les Quatre-Vios, à l’auberge de Liche-Sous – un nom caractéristique – se trouve le village de St-Julien-du-Gua où nous sommes allés, un jour, avec l’ami Barbe, goûter l’eau de la fontaine minérale du moulin de Pounar. Cette source sort dans le lit même de l’Auzenne. Le propriétaire a fait dans le temps quelques travaux pour la conduire aux bords du ruisseau, mais sans pouvoir la soustraire entièrement aux infiltrations qui lui enlèvent une partie de son piquant.

On nous assure qu’il existe d’autres sources minérales, en amont de l’Auzenne, toujours dans le lit du ruisseau.

L’ancienne église de St-Julien datait de Charlemagne ; elle fut détruite par les protestants, comme la plupart des églises de la région. Sur ses assises inférieures, qui sont encore visibles, a été bâtie l’église actuelle.

Quels philosophes que les gens de St-Julien ! Au coin de l’ancien cimetière, qui se trouve devant l’église, on peut voir une pierre tombale redressée dont ils ont fait bravement une borne-fontaine, sans prendre même la peine d’effacer l’inscription funèbre.

Il y a quelques goitreux dans le pays, ce qui s’explique par la profondeur de la vallée que le soleil assainit d’une manière insuffisante. Peut-être aussi – et cette remarque s’applique à toute la région des Boutières – n’y respecte-t-on pas assez la loi relative au travail dans les manufactures, au point de vue de l’âge des ouvrières comme à celui des heures de travail.


St-Etienne-du-Serre, qui est encore plus loin, et qui semble un observatoire dressé sur les vallées d’Auzenne et d’Orsane, a été un des principaux foyers du protestantisme dans les Boutières. « C’est, dit la lettre du curé de 1762, une paroisse presque toute religionnaire, mutine et propre à la révolte. Elle a toujours donné des marques de sa désobéissance. Tantôt elle a démoli les églises, chassé les prieurs-curés et attenté plusieurs fois à leur vie. Elle est la première qui a pris la hardiesse de se marier au Désert, la première où il s’est fait des assemblées en plein jour. Il y a eu des maisons rasées, les personnes conduites, etc. »

La lettre ajoute :

« Il y a un bureau de charité établi qui produit annuellement deux cent soixante-quatre livres distribuables aux pauvres honteux de la paroisse, à eux données par feu M. André Ducros, ancien prieur de Serre, testament reçu Bareil, notaire de la ville de Privas, dont les fonds sont placés sur le clergé et sur certains particuliers. »

Il serait curieux de savoir ce qu’est devenu ce fonds.

L’église romane de St-Etienne-du-Serre mérite l’attention. Au siècle dernier, il y avait une chapelle dédiée à Ste-Catherine dont le chapelain était nommé par M. de la Cheisserie.

La paroisse produisait au milieu du siècle dernier quantité de truffes ou pommes de terre. St-Etienne-du-Serre était à cet égard en progrès, car nous voyons par l’ensemble des réponses des curés du Vivarais à la même époque, que la culture de la pomme de terre y était encore assez peu répandue. Quelques-uns les appellent truffes rouges ; la plupart disent, comme celui de St-Etienne-du-Serre, truffes ou pommes de terre ; celui de St-Péray les appelle truffes ou topinambours, confusion qui montre bien le peu d’extension qu’avait alors cette culture. D’après la lettre du curé de St-Alban-d’Ay, c’est dans cette paroisse qu’auraient été semées les premières pommes de terre du Vivarais.

Les familles nobles possédant des domaines à St-Etienne-du-Serre en 1762 étaient : M. Sautel, juge des quatre mandements des Boutières ; M. Dubesset, du diocèse de Valence ; M. de la Cheisserie, de St-Sauveur, et M. Dubay, de Valence. M. Sautel était le seul de ces nobles qui résidât dans le pays.


Nous terminerons cette promenade à bâtons rompus dans les Boutières par une visite aux grottes de la Jaubernie, un des points les plus curieux des environs de Privas. Pour y arriver, il faut près d’une heure de marche, à partir du pont de Coux, par un sentier primitif et toujours en montée.

Ces grottes sont dans un grand rocher de grès que l’on peut apercevoir de Privas. Elles sont l’œuvre de la nature, mais la main de l’homme a visiblement contribué à les agrandir.

La première, que l’on rencontre après le hameau de la Jaubernie, appartient à la famille Dumas. Le père du propriétaire actuel l’a habitée pendant les quatre-vingts ans de sa vie, ce qui prouve qu’il n’y a pas d’incompatibilité essentielle entre le troglodytisme et la longévité. Le fils l’a habitée aussi pendant les premiers temps de son mariage ; il a fait bâtir, depuis, une maisonnette sur le devant de sa grotte, laquelle est passée à l’état de cave, mais où toutefois couchent encore ses enfants. Le devant de la grotte est fermé par un mur percé d’une lucarne qui éclaire l’intérieur. Grâce à l’inclinaison de la couche de grès relevée vers le nord-ouest, la grotte est exempte de suintements et ne présente aucune trace d’humidité.

Les autres grottes, au nombre de cinq qui existent à la face méridionale de ce même rocher, sont fermées par des murs semi-circulaires solidement bâtis et quelques-uns pourvus de meurtrières. Elles sont moins spacieuses que celle de Dumas, mais leur accès beaucoup plus difficile devait les faire préférer comme lieux de défense. Celle du milieu était encore habitée vers 1840 par un paysan nommé Ribagnac, propriétaire de la vigne voisine. Les anciens du pays se souviennent aussi d’un vieux berger qui habitait une autre de ces grottes vers 1830. Il y a enfin deux autres grottes dans le bas du ravin, l’une en face de l’autre, séparées par le ruisseau, qui ont dû aussi être habitées, puisqu’elles ont, comme les autres, leur mur de clôture. Ces grottes ont été probablement des habitations antehistoriques avant d’être des lieux de refuge pendant les guerres de religion. Il serait intéressant d’en étudier le sol, comme l’a fait M. Ollier de Marichard pour les grottes des environs de Vallon.

  1. Recherches sur les volcans, p. 140.