Voyage fantaisiste et sérieux à travers l’Ardèche et la Haute-Loire

Docteur Francus

- Albin Mazon -

V

Fay-le-Froid

Le Lignon. – Le Pont de Mars. – La famille de Chalendar. – Dîner à l’hôtel Issartel. – L’étymologie de Fay. – Le château du Mezenc. – L’origine des de Fay. – Une observation de du Solier sur les généalogies. – Les principaux personnages du nom de Fay. – Saint Jean-François-Régis à Fay. – Jules Vallès.

Nous allâmes rejoindre la route du Puy au Pont de Mars sur le Lignon, qui fait de ce côté la limite de l’Ardèche et de la Haute-Loire. On ne peut guère voir des eaux plus claires et des rives plus gaies et plus verdoyantes que celles du Lignon. Cette rivière a beaucoup de truites ; dans la partie inférieure de son cours seulement, on trouve aussi des barbeaux, des chabots et des ombres-chevaliers. Les eaux du Lignon se perdirent lors du tremblement de terre de Lisbonne. On boucha la fissure et le mal fut ainsi réparé (1).

Il ne faut pas confondre le Lignon avec l’Alignon : ce dernier est la rivière de Jaujac, désignée sous le nom d’Alinna dans le Pouillé de l’église de Viviers. Il est à remarquer que la rivière, qui coule sur le versant opposé du Tanargue et passe à Largentière, est appelée Linna et qu’elle a un autre affluent du même nom : Linna quœ vergitur in Linna, d’où il résulte clairement que le mot primitif d’où sont venus tous les Lignon, Alignon, Ligne et noms analogues, était un terme générique désignant un cours d’eau.

La voie romaine allant de Vienne au Puy par la vallée du Doux, passait au pont de Mars « où les traditions locales veulent que jusques bien avant dans les siècles chrétiens le dieu de la guerre ait eu un temple et de nombreux adorateurs » (2).

Des savants veulent que le temple de Mars, qui aurait existé en cet endroit, fût l’œuvre de Q. F. Maximus, mais leur thèse s’appuie simplement sur le nom de la localité, et sur la phrase de Florus, où il est dit qu’après avoir battu Bituit, le consul romain éleva, sur le lieu même de sa victoire, une tour triomphale et deux temples consacrés l’un à Mars, l’autre à Hercule. Le vieux débris romain, appelé la Sarrasinière, entre Sarras et Andance, qui est situé précisément en face du confluent du Rhône et de l’Isère qui vit la défaite de Bituit, répond très probablement à la tour triomphale. Quant aux deux temples, personne ne les a encore retrouvés, et c’est pour mémoire que je note ici en passant la tradition du Pont de Mars pour le premier, et la dissertation de Delichères qui place le second à Desaignes.

De l’autre côté du pont de Mars, nous visitons les restes d’une ancienne gentilhommière qui appartiennent à la famille de Chalendar, une branche des Chalendar de la Motte, anciens seigneurs de Vinezac et d’Uzer, qui ont joué un certain rôle dans l’histoire du bas Vivarais. Un Chalendar qui commandait à Villeneuve de Berg, lors de la saint Barthélemy, refusa d’exécuter les ordres sanglants reçus de Paris : aussi fut-il épargné par les protestants, quand ceux-ci rentrèrent par surprise dans la ville quelques mois après. On trouve une pièce en vers latins de ce Chalendar, en tête du Théâtre d’agriculture d’Olivier de Serres.

C’est dans ces parages que vint échouer le fameux ballon le Géant, d’où Nadar expédiait des dépêches atmosphériques à toute la terre. Le Journal illustré en a publié une, tombée Des nuages de Belgique six mille mètres au-dessus du clocher de Sainte-Gudule, en septembre 1864. Un an après, le célèbre aéronaute-photographe faisait à Lyon sa quatrième ascension, dans sa maison aérienne, que les courants dirigèrent sur le plateau de Saint-Agrève.

Nadar a raconté dans Plus lourd que l’air les péripéties du voyage et de la descente. J’ai entendu ce récit de sa bouche dans un cercle d’amis, et rien de plus drôle que la manière dont il peignait l’air ahuri des pasteurs et des cultivateurs montagnards, quand ils le virent sortir de sa machine, comme un dieu de son nuage.

Nous remontons sur le plateau. Le caractère volcanique du terrain va en s’accentuant. Les aiguilles de basaltes percent çà et là la couche de terre végétale que le travail humain a transformée en prairies ou en cultures. Les bois sont rares. Il y a quelques pieds isolés de frênes et de sycomores.

La route du Puy que nous suivons est coupée perpendiculairement par la route de Tence à Fay-le-Froid. La voiture prend à gauche vers Fay.

Des bergers avec leurs chiens noirs s’arrêtent étonnés devant elle. Tandis que leurs brebis effrayées s’enfuient, leurs chiens, ici comme aux Vastres, nous poursuivent en jappant.

– Ne rions pas des chiens, dit Branbran ; les chiens à figure d’hommes jappent encore mieux quand un de leurs voisins réussit à monter dans la voiture du succès.

Les chevaux s’arrêtèrent devant une maisonnette, une sorte de cabaret rural, comme s’ils étaient en pays de connaissance.

– Vox equi, vox Dei ! dit Branbran. Arrêtons-nous pour prendre un verre d’absinthe !

Ce n’est pas que mon vieux camarade fût un buveur, mais il voulait se distraire et laisser reposer ses chevaux. J’ai oublié de dire qu’il était membre de la société protectrice des animaux : avait-il tort quand il prétendait que ceux-ci valent mieux ordinairement que les hommes qui les conduisent ou les mangent ? Quant à Clairon, il était de ceux qui croiraient manquer à tous leurs devoirs, s’ils passaient sans s’arrêter devant toute maison ornée d’un rameau, et, dans ces hautes régions, il n’y a pas de parti plus nombreux que celui-là – ce qui explique bien des élections.

Après une courte halte, nous reprîmes notre course vers Fay-le-Froid. La route va toujours en montant. Le temps est doux. Nous aurons une bonne nuit, une nuit étoilée, pour gravir le Mezenc. Des poulains cabriolent dans les prairies. Les paysans réunissent leurs bêtes pour rentrer au village. On chante peu dans ce pays. Ce n’est pas l’animation des basses vallées vivaroises.

Fay-le-Froid est un pic granitique à l’Est et basaltique à l’Ouest, formant le centre d’un vaste bassin de pâturages. Notre voiture fait sensation. Une vingtaine d’enfants nous entourent de beaux enfants aux robustes santés ! Branbran les considère un à un et déclare qu’ils font honneur à leurs parents. Nous donnons un sou à chacun, ce qui nous vaut une popularité inouïe, mais passagère – pensez donc – pour un sou !

Pendant ce temps, le zouave conduit le cheval à l’hôtel Issartel. Le fils de la maison, qui se trouvait là, nous montre le chemin. Le cuisinier s’empresse à notre arrivée avec sa veste blanche, et comme l’air vif et pur fait promptement digérer sur ces hauteurs, nous demandons à être servis sans retard. Dîner gai. Il y a des truites et le vin est bon. Les truites viennent du lac de Saint-Front qui n’est pas loin, et le vin du bas Vivarais. Il y a même un plat de morilles, dont nous apercevons des chapelets desséchés sur nos têtes. En dînant, nous chargeons notre hôte de nous trouver des moyens de transport pour aller au Mezenc, où nous voulons être au lever du soleil, car notre voiture est trop grande pour les sentiers à parcourir. Nous faisons boire un coup a l’indigène qui s’offre à nous conduire dans un char-à-bancs pouvant contenir quatre personnes.

Nous aurons de plus des selles pour nos deux chevaux, que Branbran et le zouave se réservent de monter.

Pendant le dîner, on nous dit qu’une autre partie au Mezenc est organisée pour cette même nuit par deux fonctionnaires du Puy : un receveur d’enregistrement et un agent-voyer qui veulent que leurs femmes voient lever l’aurore au Mezenc. C’est le cas du proverbe :

Quand on fut toujours vertueux,
On aime à voir lever l’aurore !

Nous allons pour leur proposer de partir ensemble, mais, en montant l’escalier de ces excursionnistes, nous entendons des romances sentimentales et des bruits de verres qui nous font craindre d’être indiscrets. Un parlementaire qui leur est dépêché, est probablement mal compris. Nous regrettons peu, du reste, l’échec de la négociation, car le proverbe : Plus on est de fous, plus on rit, n’est pas toujours vrai. La vraie gaîté n’est qu’entre fous de connaissance.


En attendant le départ, je cherche à recueillir mes souvenirs sur Fay, son etymologie et son histoire.

Le baron de Coston dit que le nom de Fay, comme ceux de la Faye, la Fayette, le Fayet, la Fayolle, les Faysses, la la Fage, le Faget, etc., etc., vient de fagus, hêtre ou fayard ; fagos en grec, fav et fao en breton ; fagia, feigna, faia, en basse latinité ; fay et fau en provençal. L’érudit Dauphinois ajoute que l’arbre qui produit des faines (fagus) et celui qui produit des glands (fagos, grec) paraissent avoir emprunté leur nom au sanscrit bagh, manger (phagein grec), parce que sans doute les premiers hommes avaient souvent recours à ces fruits (3). Quels terribles savants que ces étymologistes !

D’autre part, le P. Curley dit dans un livre récent :

« A une époque très reculée, les seigneurs du Mezenc abandonnèrent le sommet du mont et vinrent s’établir sur le contrefort méridional dans un endroit appelé Fainum. Fainum est l’habitation des faines, en dialecte languedocien, c’est-à-dire des fouines. Les seigneurs du Mezenc mirent la fouine sur leurs boucliers et prirent le nom de Fay (4) ».

Des deux versions, quelle est la vraie ? Il est certain que faina en bas latin comme en patois velayen, et faîne en vieux français, signifient, également le fruit du hêtre et la bête qui le croque, en sorte que les deux étymologies ne sont pas aussi dissemblables au fond qu’elles le paraissent ; enfin, l’on comprend fort bien que la fouine, figurant beaucoup mieux que le faine comme arme parlante, ait eu la préférence des seigneurs de la contrée. Mais, quant à croire que ces seigneurs aient jamais habité le sommet du Mezenc, où d’ailleurs il n’y a pas trace d’une construction quelconque ni d’un chemin pour y parvenir, je demande au P. Curley comme à M. Truchard du Molin la permission de ne pas y croire. A ceux qui m’opposeraient certaines chartes de 1408 et 1412, mentionnées dans l’Inventaire des titres de la Chartreuse de Bonnefoy, je répondrais qu’en rapprochant ces chartes de celles de 1431 et de 1442, il est permis de présumer que le château du Mezenc n’était pas autre chose que le château des Estables. Voici, au surplus, la substance des quatre pièces :

En 1408, les hommes et vassaux de Bonnefoy interjettent appel contre une ordonnance du juge et châtelain seigneurial du Mezenc, qui les avait taxés à quatre cents livres pour la réparation du château du Mezenc. Ils déclarent qu’ils sont sujets de l’abbaye et que d’ailleurs ce château ne peut leur servir de lieu de refuge, à cause de sa position au haut d’une montagne extrêmement froide.

En 1412, l’Hermite de la Faye donne aux Chartreux le quatrième étage de la tour de son château du Mezenc pour s’y réfugier.

En 1431, Charles VIII exempte les hommes de diverses localités de faire le guet au château des Estables appartenant à la dame du Mezenc ; ils ne sont point des sujets de cette dame ; le château est en ruines et plus de trente hommes ont péri lors de sa chute.

Enfin, en 1442, la dame du Béage accorde aux Chartreux un semblable refuge dans son château du Béage, « confirmant ainsi un don de ses prédécesseurs (5) ».

Imagine-t-on une tour de quatre étages au sommet du Mezenc, dont il ne reste pas un pan de mur ! Habituellement, quand un vieil édifice disparaît, c’est que les voisins sont venus en prendre les matériaux pour bâtir leurs maisons, Or, il faudrait supposer les gens des Estables ou des environs fous à lier, pour être allés chercher au sommet du Mezenc des pierres qu’il était beaucoup plus facile de trouver ailleurs. Quant aux arguments que l’on pourrait tirer de l’acte de 1408, en supposant que les termes en aient été exactement reproduits, nous ferons observer que les vassaux de l’abbaye de Bonnefoy, qui est au fond d’une profonde vallée, peuvent bien avoir parlé du château des Estables comme situé, par rapport à eux, au haut d’une montagne extrêmement froide.

Peut-être l’ancien château des seigneurs de Fay est-il celui dont MM. Félix Robert et Aimé Giron, à leur retour du concours de Fay-le-Froid, en septembre 1867, aperçurent les débris dits le Chastelart, sur un des trois dikes trachytiques (les Trois Dents du Mezenc), qui se sont fait jour au pied de la montagne du côté de Chantemerle. On leur conta à ce sujet une jolie légende. Dans ce château se trouvait une table d’or, où siégeait le Crapaud du Sabbat. Pour s’emparer de la table, il fallait qu’une nourrice apportât son enfant avant qu’il fût baptisé et le déposât sur la table d’or ; tandis que le diable emporterait l’enfant, la nourrice devait profiter de son absence pour emporter la table. On ne dit pas qu’aucune nourrice ait tenté l’aventure.


Les écrivains qui ont cherché l’origine de la famille de Fay avouent qu’elle reste, selon l’expression usitée, « cachée dans la nuit des temps ».

« Le nom de Fay, fait justement observer à ce propos un écrivain vivarois du siècle dernier, a été commun à diverses maisons qui se sont regardées comme sorties d’une même origine. Il y en a cependant peu, et peut-être aucune, qui ait pu marquer le point de séparation de sa branche ou la filiation avec celles qui ont eu quelque éclat… L’origine de tous les Fay me paraît absolument inconnue. On trouve des Fay dans les plus anciens temps et dans diverses provinces. Les plus anciens cependant dont j’ai connaissance, sont Pons de Fay qui épousa une fille du vicomte de Polignac, et ses deux fils, Pierre et Pons de Fay, qui vendirent la terre qui avait été donnée en dot à leur mère, pour faire partie de la première croisade. Cette terre nommée dans l’acte « Voljac, de l’autre côté de la rivière », fut acquise par l’abbaye du Monastier en Velay (6). Mais l’identité du nom n’établit point celle des familles. Dans ces temps anciens, les terres donnaient les noms à leurs possesseurs et chaque mutation de terre en produisait une dans les noms des familles. Ainsi, si les Fay tirent leur nom de quelque terre, comme il est vraisemblable, il serait très gratuit de rapporter aux Fay d’à présent ce que nous trouvons du même nom dans les siècles un peu reculés, comme Pierre et Pons de Fay, frères, qui, en 1095, se croisèrent et vendirent une une partie de leur patrimoine pour subvenir aux frais du voyage. Ces deux frères Fay étaient neveux d’Héracle, vicomte de Polignac, et peut-être seigneurs de Fay en Velay, où les Polignac tenaient un grand nombre de terres (7) ».

Ces réflexions de du Solier peuvent s’appliquer à bien d’autres familles. On en reconnaît la justesse toutes les fois qu’on peut contrôler, sur des documents positifs, les assertions toujours un peu complaisantes, des généalogistes. Ainsi, voici l’abbé Garnodier (8), qui, évidemment d’après des généalogies de famille, nous parle de Pierre de Fay, qui donna l’église de Chanéac aux chanoines de Pébrac, comme étant seigneur de Fay-le-Froid et comte du Velay. Or, que dit le Cartulaire de Pébrac, publié par l’abbé Payrard ? Il dit simplement que « la première année après la prise de Jérusalem par les fidèles (1099), Leodegarius, évêque de Viviers, avec l’intervention de Pierre de Fay, donna l’église de Chanéac au monastère de Pébrac. Ensuite Pierre de Fay, très discret homme, approuva le don de l’église fait par l’évêque ; il aima beaucoup les chanoines envoyés de Pébrac et les combla d’honneurs et de faveurs ».

Les termes dont se sert le Cartulaire de Pébrac prouvent que Pierre de Fay était un homme riche et puissant, mais ne laissent guère supposer que ce « très discret homme » fût comte du Velay, ni même seigneur de Fay-le-Froid.

On a vu, d’autre part, que le Cartulaire de Saint-Chaffre qualifie Pons de Fay de consularis, ce qui semblerait indiquer quelque ancienne fonction romaine restée en usage dans ces contrées. Notons ici que, des deux croisés, fils du consularis, l’aîné seul, Pierre, reçut sa part de la vente s’élevant à plus de mille sols et une mule. L’autre, Pons, mourut avant de partir, après avoir disposé de sa part en faveur de Pierre Itier, son gendre probablement, qui reçut pour cela beaucoup des biens du monastère, c’est-à-dire deux manses dans la villa Barietis, soixante sols et une mule. Cette dernière circonstance fait présumer qu’il partit pour la croisade.

D’après la généalogie de la famille de Fay, Pierre et Pons eurent pour successeurs à la seigneurie de Fay, un Pons, troisième du nom, qui eut au moins deux fils : l’un nommé Guillaume, et l’autre Pierre, seigneur de Chapteuil, d’où serait issue la branche des Fay de la Tour-Maubourg.

D’après d’autres chroniqueurs, ce Pons III se serait également croisé, et sa femme, Gérentone de Vertoison, l’ayant accompagné, ils auraient eu là-bas un fils, nommé Guillaume Jourdain, parce qu’il fut baptisé dans les eaux du Jourdain. L’histoire, d’ailleurs, n’est pas très claire, puisque d’autres documents donnent le comte Raymond de Toulouse comme arrière-grand-père à Guillaume Jourdain (9). Quoi qu’il en soit, c’est un Guillaume Jourdain, père ou fils, qui, en 1179, donna des terres considérables aux Chartreux pour la fondation de l’abbaye de Bonnefoy sous le Mezenc. La fille ou plus probablement la petite-fille du donateur, Philippa de Fay, épousa vers 1185 Aymar de Poitiers. C’est ainsi que les seigneuries de Fay, du Mezenc et des Estables, formant à l’origine trois seigneuries séparées et indépendantes, puis réunies par des alliances de familles, passèrent dans la maison des comtes de Valentinois (10). Ceux-ci en rendaient hommage aux évêques du Puy. On trouve dans l’ouvrage de M. Lascombe huit de ces hommages ainsi rendus de 1229 à 1317. Plus tard, ce sont les la Tour, vicomtes de Turenne, qui rendent hommage de la baronnie de Fay. Ceux-ci la vendent 30.000 livres à Charles de Clermont, baron de Chaste, qui continue l’hommage à l’évêque en 1623. La baronnie reste dans la maison de Chaste jusque vers 1763, et passe alors entre les mains de Caillebot, marquis de la Salle, lieutenant général des armées du Roi.

Mais si la seigneurie de Fay avait passé en d’autres mains, le nom de Fay n’était pas éteint pour cela, et c’est ici qu’il convient de n’accueillir qu’avec la réserve de du Solier, les rapports prétendus de ceux qui le portent avec leurs anciens homonymes. Un Pons de Fay, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, fut nommé chevalier de Saint-Jean du Puy en 1295. Au XIVe siècle, un Artaud de Fay était pour le même ordre grand prieur d’Auvergne ; il fut enseveli à l’église Saint-Jean du Puy. En 1320, un autre Artaud (ou Arnaud) de Fay, seigneur de Colombier-le-Vieux, en Vivarais, aurait épousé l’héritière de Peyraud, et un de ses fils (Raymond) aurait été la tige des Fay de la Tour-Maubourg.

D’autres font venir les trois branches de Maubourg, de Peyraud et de Gerlande, de Guillaume de Fay, dit Coquard, qui fut blessé par les routiers à la bataille de Brignais en 1362, et devint ensuite bailli de la cour commune du Puy, d’où il fut transféré plus tard au bailliage du Vivarais et du Forez. Un autre Fay était parmi les vaillants capitaines qui défendirent le Puy en 1419 contre les Bourguignons. Il fut fait chevalier par Charles VII.

Laissant de côté la question très embrouillée des rapports généalogiques entre les anciens Fay, nous nous bornerons à constater, d’après du Solier, qu’on connaît les Fay-Peyraud, les Fay de la Tour-Maubourg, les Fay de Coisse, les Fay-la-Batie, les Fay-Gerlande, les Fay-Solignac, les Fay de Virieu, les Fay de Villiers, les Fay-d’Etables et les Fay de Veaune, du nom des diverses seigneuries possédées par les uns ou par les autres. Il y avait aussi une famille de Fay de Saint-Romain Valmordane, d’où sortait Claudine de Fay, une des plus belles personnes de son temps, qui épousa, ou plus probablement fut épousée de force par le fameux Jean de Saint-Chamond, l’ex-archevêque d’Aix, devenu capitaine des huguenots, si connu dans les guerres religieuses du haut Vivarais sous le nom de Saint-Romain. Claudine n’eut de ce mariage aucun enfant, et son apostat, selon l’expression de du Solier, étant mort, elle se remaria en 1579 avec Antoine de Bron seigneur de la Liégue en Farez, dont elle eut plusieurs enfants. Elle mourut vers 1589. Une de ses filles nommée Louise, épousa, en 1598, Jean de la Motte-Brion, seigneur de Vachères, dont les descendants acquirent vers 1635 la baronnie de Brion et du Cheylard, l’une des douze du Vivarais, qui leur donnait droit d’entrée tous les douze ans aux Etats du Languedoc.

Les Fay-Peraud ont joué un certain rôle dans les guerres religieuses.

Antoine de Fay épousa Françoise de la Baume de Suze, fille unique d’un cadet de la maison de Suze, qui fut faite prisonnière à la prise de Peyraud, sur le Rhône, en 1574 ; elle y était arrivée avec sa fille sept à huit jours auparavant ; le château de Peyraud, qui était fort beau, fut démoli.

Leur fils, Jean de Fay, marquis de Peyraud, seigneur de Joanas, Vézenobre etc…, qui avait suivi en premier lieu le parti catholique, embrassa ensuite celui des huguenots, et rentra finalement dans celui des catholiques. Etant du côté des huguenots, il prit le château d’Andance en 1574, mais les catholiques de Lyon, conduits par Mandelot, arrivèrent et l’expulsèrent, non seulement d’Andance mais aussi de Peyraud. En 1586, il se trouva à la prise du château de Polignac par Coligny. Il fut nommé sénéchal de Beaucaire et Nîmes en 1590 et exerçait encore cette charge en 1617. Il y joignait en 1595 les fonctions de lieutenant général pour le roi au pays de Bresse. En 1576, il avait épousé une fille naturelle du duc de Montmorency et de Charlotte des Essards, dame de Romorantin (maîtresse de Henri IV). La France protes tante de Haag a un article sur ce personnage et sur son frère François de Fay, qui tous deux participèrent aux guerres civiles du XVIe siècle.

Les Fay de la Tour-Maubourg ont joué un rôle encore plus considérable dans les temps modernes. Ils ont fourni un maréchal de France avant la Révolution, et sous l’empire ce fameux gouverneur des Invalides qui porta le glorieux sur nom de la Jambe de bois, ayant laissé la sienne à Leipsick. On rapporte de ce héros un mot digne de l’antiquité : comme son domestique l’accompagnait en pleurant, après la bataille, il lui dit : Console-toi, tu n’auras plus qu’une botte à cirer ! Il y a eu aussi parmi les la Tour-Maubourg des ambassadeurs et des membres de toutes nos assemblées délibérantes (11). Mais ce n’est pas le lieu d’en parler, et nous laissons à l’ouvrage du marquis de Courcival qu’annonçait dernièrement la Revue du Vivarais, le soin de jeter une pleine lumière sur la ou les généalogies si compliquées qui se couvrent du nom de Fay (12). Qu’il suffise de dire que, de toutes les branches de Fay mentionnées plus haut, deux seulement existaient encore il y a vingt-cinq ans, savoir : les Fay de Coisse, héritiers du nom et des biens des la Tour-Maubourg, qui habitaient la Haute-Loire, et les Fay-Solignac, qui habitaient Tournon ou leur château de Boses ou Solignac, commune de Gilhoc dans l’Ardèche.

Le nom de la Tour-Maubourg vient de s’éteindre en 1891 avec le comte de la Tour-Maubourg, ex-ambassadeur. Son cousin germain, le marquis de la Tour-Maubourg, ancien député de la Haute-Loire, était mort quatre ans auparavant, et l’on sait qu’il avait perdu en 1870 son fils, le dernier espoir de la famille, tué glorieusement le 24 octobre, à Fréville (Loiret), en combattant les Prussiens, à la tête d’une compagnie de mobiles de la Haute-Loire.

Le château de Fay-le-Froid, dont il ne reste que quelques ruines, fut pris par les Bourguignons en 1420, ainsi que ceux de Bouzols et de Servissas. Au siècle suivant, cette place fut occupée plus d’une fois par les huguenots. L’évêque du Puy, Antoine de Sennecterre, la reprit sur eux en 1573. Les détails de cette expédition, dans les Guerres civiles, de Francisque Mandet, sont une des pages les plus caractéristiques des mœurs du temps. Peut-être aussi le chroniqueur du XVIe siècle a-t-il un peu brodé, à l’instar des reporters modernes, en nous représentant l’évêque descendant de cheval et déposant ses armes sur l’autel où il va dire la messe, sur la place de Fay, et faisant ensuite fusiller ses prisonniers (13).

On a un curieux document sur l’ancienne organisation féodale de Fay-le-Froid : c’est une transaction passée en 1517 entre le baron de Fay et la population rurale du mandement, celle du bourg lui-même étant exceptée. D’après ce document, la plupart des villages relevaient de seigneurs particuliers qui les tenaient en arrière-fiefs du baron de Fay, dont la seigneurie relevait elle-même de l’évêque du Puy (14).

Saint Jean-François-Régis évangélisa Fay en 1635 et en 1637. La seconde fois, il logea chez Hugues Sourdon, docteur en droit, dont la maison était sur la place (aujourd’hui maison Dupré). Il guérit le fils de la maison en lui rendant la vue, et les historiens du saint rapportent longuement ce miracle, d’après le témoignage du miraculé lui-même, ainsi que d’autres circonstances de son séjour à Fay. Il en descendit plus d’une fois pour aller prêcher dans la vallée de la Vocance jusqu’à Saint-Julien et Saint-Symphorien-de-Mahun.

Aujourd’hui Fay est un bourg d’environ douze cents âmes, qui a bien mérité son nom car il y fait très froid en hiver et pas toujours chaud même au plus fort de l’été. On y fabrique encore de la dentelle, plutôt par habitude que pour le profit qu’on en tire ; mais le grand commerce du pays est celui des bestiaux, du beurre et du fromage. Aussi ses foires sont-elles très fréquentées. Les bois sont malheureusement rares dans le pays, par suite des dévastations des particuliers. Un rapport de l’année 1848, sur les usages forestiers, contient ceci : « Dans ce canton il ne peut y être question d’usage, puisque depuis plus de deux siècles il n’y est plus question de forêts ».

La race bovine du pays, dite race du Mezenc, est remarquable par sa forte charpente et sa rudesse au travail. L’âpreté du climat et l’aspérité des montagnes l’ont aguerrie, et en quelque sorte adaptée, mieux que tout autre, au terroir. Sa belle robe, ses nasaux roses, son poil couleur froment, préviennent en sa faveur, ce qui vaut mieux, elle est facile à nourrir et bonne laitière. Les connaisseurs, ou se prétendant tels, lui reprochent un défaut d’ampleur dans l’arrière-train, et conseillent la sélection pour l’améliorer. On n’en parlait guère avant le comice agricole de Fay-le-Froid en 1862. Depuis, elle a figuré avec honneur dans tous les concours régionaux.

Au milieu de la place, s’élève une croix de mission en fer, de trois ou quatre mètres de hauteur. Pour l’empêcher d’être renversée par la tempête, la burle, qui presque en toutes saisons, fait rage sur ces hauts sommets, on a dû la fixer à son piédestal, l’enchaîner par de solides amarres de fer, dont le grincement produit, la nuit, un effet sinistre.

Je veux terminer ce chapitre par un trait qui montre jusqu’où peut aller encore la bêtise de nos montagnards. Il y a environ trois ans, dans une métairie des environs de Fay, un fermier fut atteint d’une fluxion de poitrine. Savez-vous comment les commères ou les compères du hameau – car appeler un médecin eût été trop coûteux – essayèrent de le guérir ? Je vous le donne en cent. Eh bien ! on lui fit boire, en guise de tisane, de l’urine de porc. Le malade mourut, et si ce fut simplement de sa maladie, on peut bien supposer que le remède en avança le dénouement.


J’avais lu quelque part que Jules Vallès était de Fay-le Froid. J’en parlai à l’aubergiste. Celui-ci m’apprit que Vallès était né en 1833 au Puy, dans la rue du Bouillon, d’un père originaire du canton de Loudes, et qu’un de ses oncles avait été pendant cinquante-cinq ans curé de la paroisse de Chaudeyrolles.

J’ai relu depuis le livre publié en 1879, par Vallès, sous le titre de : Jacques Vingtras. C’est une sorte d’autobiographie où nous retrouvons, en effet, l’oncle de l’auteur, curé à Chaudeyrolles, accueillant son neveu avec une bonté dont il semble que celui-ci aurait dû être plus touché. L’ouvrage est écrit avec un talent incontestable, mais développe la thèse la plus répulsive qu’il soit possible d’imaginer : c’est un véritable réquisitoire d’un fils contre son père et sa mère, un récit probablement exagéré de leurs ridicules et de leurs sévérités. Si le tableau est vrai, il explique un peu le caractère de l’auteur, sans justifier l’œuvre contre nature qu’il a écrite. Il peut y avoir, il y a, par exception, des parents comme les Vingtras, mais un esprit honnête sera toujours révolté de voir un fils se complaire à un pareil tableau, lors même qu’il serait vrai, comme le dit Séverine (15), que le père Vallès ait fait un jour enfermer son fils dans une maison d’aliénés. Il y a dans le livre de ce dernier bien des traits à relever :

« Mon père est fils d’un paysan qui a eu de l’orgueil et a voulu que son fils étudiât pour être prêtre. On a mis ce fils chez un oncle curé pour apprendre le latin, puis on l’a envoyé au séminaire. Mon père n’y est pas resté, a voulu être bachelier, arriver aux honneurs… (16) »

Dans les premiers jours de son arrivée à Chaudeyrolles, Jules Vallès entend la servante parler dans la chambre.

« – C’est le fils de Mme Vingtras ?

– Oui.

– Celle qui disait tant de mal de vous ?

– C’est fini maintenant – je lui ai pardonné, et j’aime cet enfant. »

Vallès est heureux à Chaudeyrolles.

« Si je restais, si je me faisais paysan ? »

Il en parle à son oncle un soir qu’il avait fait servir le diner sous le manteau de la cheminée, et qu’il avait bu de son vin pelure d’oignon.

« – Plus tard, quand je serai mort. Tu pourras acheter un domaine, mais tu ne voudrais pas être valet de ferme ? »

« Je n’en sais trop rien. »

Voilà où Jacques Vingtras a manqué sa destinée. Une bonne ferme en montagne : cela eût mieux valu que d’aller à Paris faire les sottises que l’on sait.

La rudesse originale du talent de Vallès avait séduit Villemessant, et notre réfractaire gagnait trente mille fr. par an au Figaro. Malheureusement il n’en envoyait guère à sa mère, restée au Puy, où elle a fini ses jours quelque temps avant lui.

Vallès est mort à Paris, boulevard Saint-Michel, chez M. Gebhard, le mari de Séverine. On dit que, vers la fin de sa vie, l’âge et l’exil l’avaient corrigé. Il ne faut jamais désespérer avec les hommes d’esprit. Nous en avons joliment connus, qui étaient radicaux et anticléricaux en diable, et qui aujourd’hui ne cachent pas leurs sentiments conservateurs ou même franchement réactionnaires, quand l’amour propre ou l’intérêt ne les retient pas dans un camp qui ne répond plus à leurs idées. Qui sait si la même chose n’était pas déjà arrivée au bruyant rédacteur du Cri du Peuple ? Il est certain que son amie Séverine a mis singulièrement de l’eau dans son vin.

Soyons indulgents pour Vallès, en songeant à son éducation première. Il a été élevé en dehors de toute religion. Cela explique ses erreurs, et ce cas, qui se présente à tous les pas, devrait bien faire réfléchir aujourd’hui ceux qui s’imaginent qu’une fois le prêtre ou le frère expulsé de l’école, la France entrera dans l’âge d’or.

Jules Vallès tient du peintre Courbet. C’est le réalisme à outrance, accompagné d’un talent réel que n’effrayent pas, ou même qui recherche, les crudités et les impiétés. C’est la révolte contre tout ce qu’on est habitué à respecter. Mais n’y a-t-il pas un peu d’orgueil et d’impuissance à ces affectations de réfractaire envers et contre tous ? Etre né pauvre, avoir été fessé, humilié, sont des malheurs et ne sont pas des mérites, ou du moins ne le deviennent que si, au lieu d’en tirer le prétexte d’inutiles et dangereuses déclamations, on a su y trouver l’occasion de devenir meilleur et un enseignement pour prévenir de nouvelles éducations à la Vingtras.

Vallès me fait penser à ce pauvre sculpteur Breysse, son voisin du Béage. Ils ne sont pas rares, ces types de montagnards, vivarois ou auvergnats, à l’orgueil démesuré, aux passions impétueuses, violents, âpres au succès, voulant être remarqués à tout prix, toujours prêts à violer la Fortune. Il y a chez eux de l’énergie, de la ténacité, quelquefois du talent. Quand tout cela est tempéré et dirigé par le sentiment religieux, ou tout au moins l’esprit de conduite, – ils vont loin. Quand la règle manque, ils vont loin aussi, mais dans une autre direction. Ce sont des natures primitives, des sols vierges, où le mal comme le bien pousse avec une vigueur extraordinaire. Partout nécessaire aux sociétés humaines, comme le seul frein assez puissant pour contenir les mauvais instincts, la religion l’est encore plus dans les pays de montagne. On l’a vu aux actes de sauvagerie qui s’y commettent aux époques troublées. C’est là peut-être encore plus qu’ailleurs, que les têtes se montent jusqu’à un état d’inconscience qui permet les crimes les plus atroces. Il faut être aveugle pour ne pas voir le fil qui relie l’éducation athée de nos jours aux bombes de dynamite que l’on jette dans les théâtres et jus que dans l’assemblée des représentants de la nation.

Et Séverine a raison quand elle dit : « On a fermé les cieux, mais on n’a pas ouvert les boulangeries. On a pris la foi, mais on a laissé la faim. Ce qui arrivera, je ne le sais pas. Mais rien ne m’étonnera. Lorsque l’être humain cesse d’être crédule, il devient méchant. La jeune génération qui vient à la vie a connu les bienfaits de l’éducation laïque et obligatoire. Cette génération m’épouvante. Je sens venir un déchaînement de barbarie ».

Encore une citation de celle qui apprit de Vallès, dit-elle, « à penser et à réfléchir ». Le dernier chapitre des Pages rouges, intitulé : De profundis clamavi ad te…, après une émouvante évocation des souffrances de certaines classes, traduit ainsi les leçons et les consolations qui leur viennent de nos gouvernants :

Eoutez, citoyens libres ! Il est temps de vous affranchir des vieilles croyances, dont trop longtemps on vous leurra. Ils mentaient, les prêtres, en vous affirmant l’âme éternelle ; ils mentaient en vous promettant une autre vie, meilleure et plus douce, réparatrice des iniquités de celle-ci. Mensonges ! abominables mensonges ! Sorti du néant, l’homme rentre dans le néant ; il n’a rien à attendre que de lui-même ; il ne goûtera de joies que celles qu’il saura s’offrir ici-bas… La matière est tout, la matière est Dieu !

Et alors ?…

Le livre finit sur cette interrogation de l’auteur.

La bombe de Vaillant, celle d’Emile Henry et quelques autres, y ont répondu depuis, et rien ne prouve que ce soit fini ; et, certes, si l’on est en droit de flétrir les anarchistes comme d’ineptes autant qu’abominables scélérats, on ne peut pas du moins leur reprocher de manquer de logique dans les déductions qu’ils ont tirées de la politique républicaine.

  1. Soulavie. Histoire naturelle de la France méridionale, III, 215.
  2. Rouchier, Histoire du Vivarais.
  3. Bulletin d’archéologie de la Drôme, VI, 51.
  4. Le tombeau de saint Jean-François-Régis.
  5. Histoire du Languedoc, n. éd., VIII, 1935.
  6. Histoire du Languedoc, II, 345 et 398. Le Cartulaire de Saint Chaffre (édition du chanoine Chevalier, p. 88) précise la terre et la rivière. Après avoir dit qu’Adhémar de Monteil, évêque du Puy, donna à Guillaume IV, abbé de Saint-Chaffre, l’église de Coubon sur les rives de la Loire, avec toutes ses dépendances, il ajoute : « Dans cette même paroisse, au delà du fleuve, en face (c’est-à-dire sur la rive gauche), est le lieu de Voliac possédant des vignes qui font partie de la terre du comte Armand, et il la donna à Pons de Fay, consularis, avec sa fiille ».
  7. Du Solier. Manuscrit de la Bibliothèque d’Annonay.
  8. Recherches archéologiques sur Saint-Romain-de-Lerps. Valence, 1860.
  9. Voir l’extrait d’une vieille charte, citée par M. de Valgorge, Souvenirs de l’Ardèche, II, 181, extrait également reproduit dans un manuscrit de la Bibl. nat., Mss., Nouvelles acquisitions françaises, 1821.
  10. Truchard du Molin. La seigneurie du Mezenc.
  11. R. Dumolin. Biographie des officiers généraux de la Haute-Loire. Le Puy, 1851.
  12. M. le marquis de Courcival, de la Sarthe, dont le grand’père, François Timoléon de Baigneux, marquis de Courcival, épousa en 1801 Adèle de Fay de la Tour-Maubourg, a pu, grâce aux papiers du château de Boses-Solignac, les seules archives des Fay qui aient échappé au vandalisme révolutionnaire, écrire une Histoire généalogique de cette maison, plus complète que tout ce que l’on connaissait jusqu’ici, mais il n’est pas certain encore que cet ouvrage soit livré à la publicité.
  13. F. Mandet. Guerres civiles du Velay.
  14. Bulletin de la Société d’agriculture du Puy, t. XVIII (1853).
  15. Séverine raconte, dans ses Pages rouges, p. 119, que Vallès, qui était mêlé au mouvement républicain, se réfugia chez ses parents à Nantes, après le 2 décembre, et que son père, voulant s’en débarrasser pour ne pas être compromis lui-même, recourut au préfet, pour le faire enfermer dans une maison d’aliénés, où il serait resté six semaines.
  16. Jacques Vingtras, p.7.